En novembre, décembre et janvier, Raymond Delahaye, notre guide nature, publiera trois articles sur le comportement des animaux et végétaux en hiver. Ce mois-ci, il nous parle des oiseaux.
Certains oiseaux restent et adaptent leur comportement, d’autres partent vers des régions au climat plus favorable. Citons certains oiseaux comme les hirondelles qui se réfugient en Afrique pour passer l’hiver au chaud. Elles reviendront au printemps pour nicher chez nous. Les hirondelles sont des oiseaux migrateurs, grands consommateurs d’insectes volants. S’ils restaient l’hiver, ils ne trouveraient plus de nourriture car les insectes volants ont disparu. La migration des oiseaux reste une énigme. Cependant, le Professeur allemand WILTSCHKO , s’il admet que pour s’orienter, les oiseaux utilisent le soleil et les étoiles, estime néanmoins qu’ une trentaine d’espèces d’oiseaux se repèrent grâce au champ magnétique de la terre :ces oiseaux auraient ,dans le bec ,des cristaux de magnétite (cristaux d’oxyde de fer agissant comme l’aiguille de la boussole). Notons que la migration existe aussi chez certains papillons : ainsi, la troisième génération de belle-dame naît en Europe du Nord (notamment en Belgique) en été puis migre dans l’Atlas marocain où est née la première génération ; ce papillon vit de deux à trois semaines.
Papillon Vulcain
Le vulcain (voir photo) est aussi un
papillon migrateur qui suit le même périple que la belle-dame ; arrivés en Europe au début du printemps, ils se reproduisent et fin de l’été, les survivants retournent au Maroc accompagnés des papillons nés en été (le vulcain peut vivre plusieurs mois). Certains trouvent un abri et passent l’hiver chez nous. D’autres oiseaux, dits sédentaires, passent l’hiver chez nous en adoptant certaines stratégies. Par exemple, les mésanges
baissent leur température interne pendant la nuit. Les troglodytes mignons, pendant les nuits très froides,
se serrent les uns contre les autres dans un abri, chacun profitant de la chaleur des autres ; et pourtant, ces oiseaux sont très individualistes pendant les beaux jours. Une autre astuce (par ex. le rouge-gorge) consiste pour l’oiseau à
gonfler ses plumes et à créer de la sorte un coussin d’air le mettant à l’abri du froid.
Oie d’Egypte
Les oiseaux (comme le canard colvert et l’oie d’Egypte) se protègent du froid en enfonçant tête et pattes dans leurs plumes. Il n’est pas rare de voir des oies d’Egypte se tenir sur une patte au bord des étangs ; l’autre patte est bien au chaud repliée sous les plumes couvrant le ventre (voir photo ). Une modification du régime alimentaire peut être aussi un mode d’adaptation à l’hiver : des oiseaux essentiellement insectivores au printemps et en été mangent des fruits en automne, des graines en hiver (par ex .les mésanges).
En décembre, Raymond nous parlera des insectes et les mammifères.